CHARLY EST VIVANT
Un court-métrage documentaire de Thomas Chansou
Durée : 8min21
Date de production : 2018



Synopsis

« Dans les années 80 et 90, un gars chauve c’était un malade, un facho d’un mètre quatre-vingt-cinq avec un bombers ou un fan de Kojak... Moi on m’a classé dans la catégorie « malade ». Et peu importe ma souffrance, on m’insultait et on se moquait de moi. »

Charly est vivant est un court métrage qui traite sur un ton libre et décalé du rapport à la maladie.

Charly Blast, atteint d’une leucémie à l’âge de six ans, cherche depuis trente-cinq ans à vivre sa vie comme tout le monde. C’est sans compter sur le sort qui s’acharne sur lui.
Pour avancer, il doit faire face aux effets des traitements, au discours médical et au regard des autres. Pas simple...

Qui est Charly Blast ? Cette histoire, c’est celle de Thomas Chansou.

Un récit basé sur le réel

Atteint d'une leucémie à l'âge de 6 ans et greffé à l'âge de 12 ans, Thomas Chansou est resté chauve, stérile, avec une hépatite C post-transfusionnelle, des tumeurs et des lésions cérébrales liées à la radiothérapie qui lui provoquent quotidiennement des crises d'épilepsie,  des troubles amnésiques... ainsi que des déficiences physiques.

C'est avec son vécu et sa réelle expérience de patient qu'il s'exprime librement sur le sujet en nous livrant un récit « vu de l'intérieur ».

De l'humour, de la poésie, du cynisme...

Le ton alterne entre l'humour, le cynisme, le décalé et la poésie, mais sans jamais manquer de respect aux personnes atteintes de pathologies lourdes, il s'agit ici de son propre regard sur la maladie, telle qu'il la vit et la ressent.
Un témoignage artistique qui peut se rapprocher de films et d'œuvres littéraires tels queQuand j'avais 6 ans j'ai tué un dragon(Bruno Romy), Où on va, Papa ?(Jean-Louis Fournier), ou encore Le journal d'un vampire en pyjama(Mathias Malzieu).

La maladie et le handicap : un problème majeur de notre temps

Charly est vivant soulève un des problèmes majeurs de notre temps, celui des malades à trouver une place dans la société. Être malade depuis l’enfance, c’est forcément un rapport au monde, une manière singulière d’appréhender le quotidien. Ce qui aux yeux de beaucoup pourrait sembler banal prend à travers le regard de Charly une saveur particulière.

Cette thématique porte son lot de questionnements : comment accepter et assumer la maladie ; le regard et le jugement des autres ; la distance qu’il y a entre la technicité, le discours du milieu médical et le mal-être, les besoins des patients ; la difficulté à gérer la maladie au sein d’un couple...
Il s’agit de tenter de vivre au quotidien sans se laisser entraver, ni enfermer dans un statut de personne malade, et au final, penser et construire un avenir.
Et parce que le réalisateur se sent parfois comme un être bricolé et rafistolé par la science et la médecine, ce film insert des extraits de films d'horreur et de science fiction des années 20, 30 et 40 pour illustrer ses pensées et sentiments.

L'esthétique du film

Face caméra et en voix off, Thomas Chansou témoigne de son parcours médical et ses impacts sur la vie de tous les jours. Différents séquences viennent illustrer ses propos, avec des images d'archives, des analyses et bilans médicaux, des dessins...
Et parce que le réalisateur se sent parfois comme un être bricolé et rafistolé par la science et la médecine, ce film insert des extraits de films d'horreur et de science fiction des années 20, 30 et 40 pour illustrer ses pensées et sentiments.
Charly est vivant fait de nombreuses références à la musique, au cinéma et notamment aux courts-métrages Foutaises(Jean-Pierre Jeunet), Omnibus(Sam Karmann), El Secdleto de la Tlompeta(Javier Fesser), Le petit frère d'Huguette(Jacques Mitsch)...
Le format 4:3 de Charly est vivant correspond à l'esprit de portait, de témoignage et de journal intime en utilisant des cadres assez serrés.
Avec une image qui alterne entre la prise de vue reportage et des plans plus cinématographiques, le noir et blanc de ce film conforte cette idée de portrait.
Mais cette image n'a rien de nostalgique et ne cherche pas à "imiter le passé", mais plutôt à trouver une esthétique en harmonie avec ce documentaire intemporel qui bascule sans cesse entre le passé et le présent qui ne font plus qu'un (de la découverte de la leucémie en 1983 aux effets secondaires des traitements et leurs répercutions actuelles).
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